Dieu et la politique



Réunion du dimanche 15 Mai 2005



Pourquoi ce thème ? Lors de la campagne électorale présidentielle aux Etats-Unis, plusieurs électeurs disaient qu'ils voteraient pour Bush parce qu'il était chrétien et uniquement pour ce fait.
D'où deux questions :

  • les chrétiens doivent-ils s'impliquer en politique ?
  • Le politicien chrétien doit-il plus penser au message du Christ ou à ses électeurs et au bien de la société ou à sa carrière ?

    Petit débat sémantique : le terme politicien est plutôt connoté péjorativement, il vaudrait mieux le remplacer par « homme politique » ou « politique ».
    Pour Olivier, la politique est la vie en société, pas seulement le pouvoir. Elle est le lieu de la réalisation de idéaux et dans ce cas, les chrétiens sont impliqués dans la politique. Toute personne, dès sa majorité, vote, vit dans une société dont il respecte les lois qu'il peut modifier et inspirer par le biais de ses représentants ou de pétitions.
    Elsa est d'avis que la première question, telle qu'elle est formulée, semble supposer que les chrétiens seraient des hommes différents, plus spirituels que vivants dans le même monde que les autres donc ils n'auraient pas les mêmes attentes, buts, acquis et droits. Parmi les hommes, il en existe qui s'impliquent dans la politique. De même pour les chrétiens : ils peuvent défendre leurs valeurs et montrer que le christianisme et à l'œuvre aujourd'hui, dans notre société.
    Il semble donc que la vie et les idées politiques ne sont pas à déconnecter de la vie de chrétien. Les chrétiens ont un rôle à jouer dans la société pour la recherche du bien commun et cela implique le refus de certaines lois qui sont contraires aux valeurs chrétiennes.
    Cependant, en France, le religieux est une affaire privée et les hommes politiques chrétiens restent discrets sur leur foi tandis que dans d'autres pays, le politique et le religieux sont indissociables et l'appartenance à un courant religieux permet souvent d'accéder au pouvoir. Aux Etats-Unis, le vote est encore communautaire. Dans ce cas, est-ce que les non-votants signifient par leur geste leur désir de ne pas mélanger le religieux et le politique ? Néanmoins, un programme politique se base sur des valeurs morales issues de l'éducation reçue par les hommes politiques : il est donc difficile de faire abstraction de toute référence religieuse. Le « poids » de l'Histoire joue également.
    Actuellement, la tendance est à l'éradication du religieux, à la laïcisation à tout va par peur de l'intégrisme religieux. De plus, les chrétiens traînent un fardeau de préjugés qui les empêchent de se faire entendre : dès que l'un d'entre eux s'engage, on projette sur lui ses préjugés sans écouter ce qu'il propose. Cette tendance est assez répandue, y compris à l'intérieur de l'Eglise?
    Dans une note doctrinale de Mgr Ratzinger, il est rappelé que les chrétiens ne peuvent soutenir l'avortement et l'euthanasie au nom du respect de la Vie. Il réaffirme également l'importance de la liberté de conscience et de religion.
    Petite remarque : ses positions peuvent sembler dures et intransigeantes mais il faut se rappeler qu'il était le préfet de la congrégation pour la doctrine de la Foi et, en tant que tel, se doit d'être doctrinaire et de rappeler les fondamentaux? sinon « y'a un problème »

    A propos de la deuxième question, il n'est pas possible d'opposer les trois. Le bien de l'électeur rejoint le progrès de la société dans laquelle il vit. Or recevoir l'Evangile et un chemin de bonheur. L'homme politique chrétien ne peut pas choisir mais peut momentanément les ordonner, leur donner une plus ou moins grande importance.
    On a parfois l'impression que si les hommes politiques s'engagent d'abord par idéal, ils finissent par ne plus penser qu'à eux. Toutefois, une majorité de maires, d'adjoints, de « petits élus » s'engagent par dévouement à la charge commune et pas pour gagner leur vie. Ils mettent leur pouvoir au service de leur ambition, en espérant qu'ils en retirent un intérêt, un profit ou un accomplissement personnel. Si ils ont plus de voix, ils peuvent faire passer des réformes qu'ils estiment nécessaires et apportant une amélioration. Si un spectacle auquel ils assistent dure, les finances peuvent s'améliorer. Si le marché est important, il apporte de la vie dans la ville. Cela leur permet de défendre une cause plus grande qu'eux à laquelle ils croient (enfin, on l'espère?). Cela leur demande quelques sacrifices (inaugurer des chrysanthèmes, serrer d'innombrables mains?) mais ce la leur permet de recruter du monde pour grandir.
    Ils se battent pour leur conception de la vie de la ville.

    La discussion a ensuite dérivé sur le problème des retraites et s'est terminée avant la prière de Taizé « édition spéciale 10 ans » qui s'est poursuivie autour d'un repas partagé.


    Nous avons utilisé trois textes comme base de notre réflexion.
    Tous ces textes sont disponibles sur le site du Vatican :
    http://www.vatican.va

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