Les Conférences de Carême


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4 Février 2005



Après un rappel historique sur la Pâque juive et le Pâque catholique par Marie-Amélie, nous avons débattu en petit groupe autour de trois questions :

  • Quel est le lien entre la tradition juive et la tradition chrétienne ?
  • Quelle est l'importance du lien entre l'ancienne et la nouvelle Alliance ?
  • Evolution de la Cène. Doit-elle encore évoluée ?

    Chaque petit groupe a ensuite fait remonter ses réponses et ses éventuelles questions puis Monseigneur y a répondu.

    1. D'après les Evangiles, on ne sait pas si la cène est vraiment un repas pascal. Dans chaque repas juif, il y a une « présomption sacrificielle » car les Juifs n'ont longtemps mangé que ce qui était offert en sacrifice. L'action de grâce est essentielle dans ces repas. En effet, même les repas festifs suivent un rituel qui intègre cette action de grâce. Par exemple, un repas suit le déroulement suivant :

      • rite de la coupe
      • première bénédiction
      • deuxième bénédiction insistant sur le sens de la fête
      • repas
      • de nouveau, rite de la coupe et bénédiction pour rendre grâce

      Au temps de Jésus, le repas pascal suivait différents rites, qui sont assez peu connus. De plus, le repas pascal tel que nous le connaissons a été institué par le Chris lui-même. Outre l'action de grâce, une grande importance est accordée au mémorial comme rappel d'un évènement passé qui se réalise dans le présent et qui contient l'avenir. Par le pain et le vin, il englobe la Création et est re-Création, il sépare le nouveau et l'ancien. Le Christ l'a accompli pour que nous vivions debout, en hommes libres.

      Le lien entre les deux traditions transparaît aussi par la lecture de psaume de bénédiction, l'emploi du pain et l'agneau pascal.

      Si l'on compare les textes de la Bible à ce sujet (1 Co 11, 23-29/ Luc 22,15-20/Marc 14,22-25/Matthieu 26,26-29/ Jean 6, 51), trois traditions apparaissent. Luc est celui qui se rapproche le plus de la tradition juive en en suivant l'ordre. Marc et Matthieu ont beaucoup de points communs et établissent l'ordre de présentation des offrandes tel que nous le suivons : Corps puis sang. Jean se différencie assez nettement des autres : « Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. » Il n'est donc pas sûr que la messe telle que nous la célébrons ait été ainsi célébrée dès le début.

      Dans le Cène, Jésus fait clairement référence à son sacrifice. Or, tous les prophètes ont lutté contre le sacrifice. Le sacrifice du sang choque donc ceux qui sont les plus proches spirituellement du Seigneur, ils ne peuvent donc recevoir cette référence.

      La Pâque est toujours un rite familial. Celui qui préside est le chef de famille signifié par la présence de l'Apôtre. Ce repas a été assez vite ritualisé et a pris une dimension communautaire. Petit à petit se sont confondus dans la messe le repas pascal (lecture de psaume et action de grâce) et le culte synagogal (lecture du Pentateuque, lecture d'un psaume et d'un prophète)


    2. Trois raisons :
      • héritage qui passe par la connaissance de notre histoire ; Nous sommes tous issus d'une culture qui nous façonne de l'intérieur.

      • Faire mémoire. Depuis le passage du Jourdain, Jésus a mené en lui toute l'histoire d'Israël, qui est la constitution d'un peuple par la parole de Dieu qui donne la liberté. L'élection de ce peuple le conduit vers le bonheur éternel.

      • Si nous rentrons dans cette mémoire, nous pouvons essayer d'éprouver les sentiments du Christ lui-même. Répondre « Amen » lors de la communion, c'est dire « Je suis le Corps du Christ » et « Je crois que l'hostie est le Corps du Christ ».


    3. L'évolution a eu lieu dès le début. Dès l'origine, des différences sont apparues à partir d'une même certitude théologique (et encore). Toutes les manières de célébrer contiennent les points suivants :

      • Prière pénitentielle : n'existe pas telle quelle chez les Juifs
      • Lecture de la Parole de Dieu (Ancien testament puis récit de l'Evangile)
      • Offrande Pain/Vin
      • Action de grâce/ consécration
      • Notre Père
      • Communion
      • Envoi

      Ces différents moments ont plus ou moins d'importance selon la culture et la langue.

      La Cène doit toujours évoluer. Il faut en effet retraduire dans la langue d'aujourd'hui car la communion passe par l'acceptation des différences. A la Pentecôte, chacun entendait la Parole de Dieu dans sa langue. La langue de Dieu est celle de notre intimité de notre relation avec Lui.

      Un travail commun avec les orthodoxes et les luthériens aboutira peut-être à une formulation commune du rituel. Une date commune est plus problématique.

      Il est important de s'interroger sur notre histoire. En effet ; les fidèles ne sont pas des spectateurs d'idées mais sont fidèles à un homme dans l'Histoire. La foi chrétienne est un accord sur un personnage à travers son histoire. Cette histoire est notre histoire et n'est pas la nôtre.




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    11 Février 2005



    « Après les petits hommes verts, les petits hommes blancs? » . Pour ceux qui n'y étaient pas, sachez que l'équipe diocésaine de préparation des JMJ a troqué ses T-shirts verts contre les T-shirts blancs des JMJ. Cette soirée était donc un temps d'informations sur les JMJ et s'inscrivait dans le cycle des conférences de Carême proposé par le CDJ.

    Après le mot d'accueil de Marc, la conférence commençait par la lecture de l'Evangile selon Saint Jean au chapitre 6, versets 47-61,66-67. Ce texte nous invitait à faire notre les questions et les réactions qui agitaient les disciples et les contemporains du Christ : Comment expliquer « ce qui se passe » dans l'Eucharistie aujourd'hui ? Est-elle symbole ou réel ?

    Monseigneur DUBOST a alors répondu en insistant sur le fait que la réponse ne peut se situer que dans la foi, qui permet une explication de l'intérieur. Si l'on lit la prière eucharistique, en particulier la quatrième prière eucharistique, l'Esprit Saint est invoqué pour quatre choses. En effet, l'Esprit Saint est Dieu et a la puissance de Dieu qui unifie tout par son amour. Lors de la prière eucharistique, nous prions pour que :

    Deux remarques à ce sujet :

    Dieu fait Alliance avec l'homme et se donne lui-même dans l'Alliance. On ne peut comprendre l'Eucharistie si l'on se situe à l'extérieur. Quelqu'un qui n'accepte pas de devenir frère du Christ et des hommes ne peut entrer dans l'Alliance. Ceci est admis par tous les chrétiens. On ne peut parler de symbole, de présence réelle ? etc. si on n'accepte pas que l'amour du Christ soit à l'œuvre dans nos vies.

    Il est difficile d'entrer dans le mystère de l'Eucharistie.

    1. Les Juifs ne comprenaient pas (cf. « Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? » dans l'évangile de Saint Jean), d'autant plus que les prophètes leur avaient fait prendre les sacrifices humains en aversion. Le sacrifice d'Isaac marque la fin des sacrifices humains. Cette parole est donc révoltante car le sang humain est devenu sacré.

    2. Ce que nous voyons ne correspond pas à ce qui est dit. L'Eucharistie est une présence dans l'absence plus forte que toute autre présence. Dans notre actualité, le Christ veut se rendre présent à nous, à ce monde. Par son esprit, l'unité s'accomplit. Pae la grâce de l'Esprit Saint, l'image du pain poussée jusqu'à l'extrême de la réalité transforme personnellement. Le pain est la nourriture du pauvre, qu'on partage. Il rejoint l'humanité profonde qui est présence de Dieu. Le pain signifie le partage de Dieu.


    Nous avons ensuite formé des petits groupes afin de répondre à plusieurs questions :
    1. Comment est-ce que je comprends ces différents « modes de présence » de Jésus ? Comment cela joue-t-il sur ma relation au Christ ?

    2. Eucharistie, au sens étymologique, veut dire « action de grâce » ; qu'est-ce que cela veut dire pour moi ?

    3. Nous paraît-il aujourd'hui facile d'expliquer en quoi consiste notre foi en l'Eucharistie ? Qu'est-ce qui fait obstacle ?

    4. Comment est-ce que je comprends ce lien entre Eucharistie et constitution d'un unique corps l'Eglise ? Comment comprendre cela dans un contexte où aujourd'hui, pour beaucoup de catholiques, la participation systématique à l'Eucharistie dominicale n'est plus une évidence ?

    Après cet échange chaque groupe a fait remonter une question à Monseigneur Dubost. Voici un petit compte-rendu de ces questions.

    Les séminaristes du diocèse qui étaient présents ont assuré le temps de prière. Après quelques explications sur la liturgie des heures, nous avons célébré l'office de complies.


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    18 Février 2005



    La conférence a débuté par un rappel illustré du déroulement de la messe, commenté par Olivier. Puis la petite trentaine de personnes présentes s'est répartie en trois groupes pour échanger autour de quatre mots-clefs de l'Eucharistie : présentation des dons, bénédiction, fraction du pain et partage. Après la remontée de ces carrefours, Monseigneur Dubost a repris le déroulement de la messe pour l'expliquer et répondre aux questions posées.

    Les quatre temps de la messe sont : le rassemblement, la célébration de la Parole, la liturgie eucharistique et l'envoi.

    1. Le temps de rassemblement.

      L'entrée dans la messe est marquée par le signe de croix (seulement chez les catholiques !) qui rappelle la Trinité et aussi que l'amour qui nous unit- celui du Christ- s'est manifesté jusque sur la croix.
      La prière pénitentielle est le reste d'une litanie des saints. Cette prière répond à l'invitation du Christ à aller se réconcilier avec son frère avant d'offrir son offrande. Lorsqu'une procession a lieu, la prière pénitentielle n'est pas forcément dite. (lors d'un mariage par exemple)
      Le Gloire à Dieu, qui rappelle la naissance du Christ, place la messe à l'ombre de cette présence de Dieu. Il est omis pendant le Carême.

    2. Le temps de la Parole Il se déroule selon le schéma suivant :
      Première lecture tirée de l'Ancien Testament sauf à Pâques.
      Psaume qui est une méditation de l'Ancien Testament. La parole a poids d'action.
      Deuxième lecture tirée du Nouveau Testament et des Epîtres.
      L'Evangile

      Souvent, deux de ces textes se répondent mais pas le dernier pour éviter les « dimanches à thèmes ». De ces quatre textes, on n'en entend souvent qu'un, l'Evangile.

      Puis vient l'homélie qui est une actualisation de la Parole de Dieu, qui est signe que Dieu veut me parler aboutissant à une mise en actes. L'homélie n'est pas une explication intellectuelle, ni un moment d'art oratoire.

      Le Credo qui suit - sous la forme de deux ou trois formules- n'était pas au départ une prière destinée à être dite à la messe. Il constitue, en effet, une profession de foi liée aux questions soulevées lors des différents conciles, notamment : Qui est le Christ ? qui est Dieu ? qui est le Saint Esprit ? pour le concile du IVème siècle, questions toujours d'actualité. Il n'est pas dit en semaine et a été imposé par Charlemagne.

      Remarque : église catholique= église ouverte à tous, étymologiquement parlant ?

    3. Le temps de l'Eucharistie

      Il débute par la procession des offrandes (oblats). Avant, l'Eucharistie avait lieu au cours d'un vrai repas mais cela posait de nombreux problèmes. la célébration a fini par ne plus comporter que la partie rituelle du repas, c'est-à-dire le don du Pain et du Vin en quantité suffisant pour partager avec les pauvres. Petit à petit, ces dons ont été remplacés par de l'argent, ce qui change le sens du don. En effet, donner une participation aux frais d'entretien de l'église à la quête revient à se préoccuper de son propre confort et pas à partager avec les pauvres?

      Or le partage du pain a été pendant longtemps le nom de la messe. La procession des offrandes a été modifiée progressivement dans le sens d'une simplification mais elle a perdu de son sens.

      La prière universelle, qui vient d'Orient, est au départ une litanie qui faisait prier pour toutes les intentions (cf Vendredi saint). Elle est faite pour élargir notre cœur aux dimensions des soucis du Christ.
      Suit alors la prière eucharistique comprenant :
      Une préface

      Le sanctus qui exprime notre admiration et rompt la dynamique de la prière eucharistique pour dire les raisons de rendre grâce : en Orient, pour tout ce qu'Il a fait tout le temps ; en Occident, selon des thèmes sauf dans la quatrième prière eucharistique. Le prêtre dit « nous » parce qu'il représente la communauté mais aussi parce que nous sommes chargés de rendre grâce au nom de toute l'humanité. C'est donc un « nous » très large.

      L'appel à l'Esprit Saint (2 au minimum) a lieu au moment de la consécration du Pain et du Vin pour qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Christ puis il est invoqué pour que la communauté devienne le corps du Christ, c'est-à-dire devienne ce qu'elle signifie.

      La consécration : toute la messe est consécration : il faut qu'il y ait Parole pour que le Christ prenne chair. Grâce à l'Esprit Saint, le Christ se rend présent. D'où le « Gloire à Toi, qui était mort,... »

      Prière avec tous les chrétiens d'hier (les morts avec qui et pour qui nous prions), d'aujourd'hui (les responsables) et de demain (nos enfants, petits-enfants?)

      Répondre « Amen » à la doxologie signifie que ce que l'on croit est solide et également notre fidélité au Christ. En Orient, la manière de professer sa foi est une action de grâce. Dieu n'est pas l'objet d'un discours mais on manifeste sa foi en lui parlant.

      A la suite vient le Notre Père : « Notre Père? » signifie que nous sommes avec toute l'humanité et que je reconnais que nous sommes tous frères et sœurs ; il s'ait donc d'une déclaration de fraternité universelle.

      Le geste de Paix entre Chrétiens nous rappelle que nous tous membres d'un même corps.

      L'Agneau de Dieu ne devrait être chanté que pendant la fraction de pain qui prenait plus de temps au début de l'histoire de l'Eglise et donc visait à empêcher toute distraction des fidèles ?

      La communion n'a de sens que si elle n'est pas seulement un lien entre Dieu et moi ou entre Dieu, moi et ceux qui sont autour de moi. Elle constitue un acte politique qui affirme que nous croyons que le monde peut être et sera uni par le Christ. Elle permet de prendre des forces pour travailler dans le monde en ce sens, pour remplir notre mission cf « Je suis venu pour vous et pour la multitude » et invite à l'engagement. Elle nécessite également une intériorisation dans ce monde où tout est désacralisé sauf l'Homme pour entrer dans l'intimité de Dieu et faire comme lui, travailler à l'unité du monde.

    4. Le temps de l'envoi

      Nous sommes envoyés à unifier l'extérieur en étant unifié de l'intérieur et également amenés à porter la paix au monde en étant soi-même pacifié, malgré les combats spirituels.



    Questions à Monseigneur :

    A propos des quatre textes, ne serait-ce pas mieux de donner une petite explication avant ?

    Au minimum, les textes doivent être bien lus. Dans l'accueil de la Parole, il y a quatre temps :

    « Seigneur, je veux t'écouter »

    « qu'est-ce que tu as à me dire, qu'est-ce que tu veux me dire ? »

    méditation sur le texte : qui parle, quel est le conteste ? pourquoi ? ?etc. et prier à partir de cela entrer dans le silence.

    Le problème avec les explications est qu'elles ne donnent pas forcément la bonne lecture (existe-t-elle ?). Si elles sont données, il faut prévoir un temps de silence équivalent et il est préférable de donner plutôt le contexte, l'environnement.

    Quelle a été l'évolution du rituel et quels sont les points à approfondir ?

    Deux difficultés pour l'évolution : la piété qui en rajoute toujours (chant final ou dimanche à thème) ou qui fait des commentaires (sens spirituel donné aux chapeaux des prêtres qui ne visaient qu'à les protéger du froid?) et les courants de pensées de la théologie ( introduction de l'élévation).

    La liturgie est un rituel de rappel que Dieu nous invite à un repas (qui est un sacrifice, gage de notre liberté et appartient à notre histoire) et que ce repas n'est pas le premier et qu'il y a des différences.

    Pendant longtemps, il n'y a eu que deux lectures : l'Evangile et une autre mais pas l'Ancien Testament alors qu'il est important pour comprendre l'histoire.

    La structure de la messe ne dépend pas du célébrant, ni de l'Assemblée ; nous avons besoin de différences.
    Sens de l'agenouillement
    Quatre gestes importants pour les chrétiens :

    complètement allongé : pendant les ordinations et lors de certaines prières monastiques. Cette position est le signe de l'acceptation de la mort à soi-même et le dépouillement de soi. Elle est traditionnelle mais marginale.

    Debout : cf réveil et « Lève-toi » pour la résurrection. Elle manifeste notre foi en la résurrection du Christ et est la position d'orant, mains levées vers le ciel.

    A genoux : position postérieure, seconde par rapport aux autres, elle signifie adoration et humiliation et marque la volonté de renaître (rappel de la position fœtale). Elle est adoptée à certains moments du Carême (Vendredi Saint)

    Assise : position d'écoute.

    Remarque : pendant des siècles, il n'y avait pas de chaises dans les églises.

    Le plus important est le respect qui est une nécessité universelle mais qui prend des formes culturelles différentes.

    Communion dans la main/ dans la bouche

    La communion dans la main est la plus traditionnelle mais les deux manières, si on y met du respect, sont parfaitement « valables »

    ADAP = assemblée dominicale en absence de prêtre.

    Elle répond à un besoin de proximité, d'assemblée de proximité. Il s'agit seulement d'une célébration. Dans le diocèse, il est demandé que les ADAP suivent le modèle de vêpres ou des laudes et la communion n'est pas souhaitée.



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    11 mars 2005

    Cette conférence était préparée par le service du catéchuménat.

    Après avoir lu à plusieurs voix le passage de l'Evangile sur la Samaritaine, nous nous sommes mis par petits groupes pour partager nos réactions par rapport à ce texte.

    Ensuite, Claire, qui suit le catéchuménat de puis septembre 2003, nous fait part de son témoignage, de son vécu de l'Eucharistie à laquelle elle ne peut encore participer. Elle a notamment exprimé le fait qu'elle était touchée par la souffrance du Christ et que venir recevoir la bénédiction du prêtre les bras croisés n'était pas suffisant.

    L'Eucharistie ne vaut pas seulement pour nous mais aussi pour les autres. Nous avons ensuite visionné une cassette vidéo relatant quelques rencontres de Jésus dont celle avec la Samaritaine.

    Monseigneur Dubost a ensuite pris la parole et a commencé par préciser que si la Samaritaine avait eu cinq maris, ce n'était pas parce qu'elle avait une mauvaise vie mais plutôt parce qu'elle était pauvre et ne pouvait vivre seule. C'est le signe d'une pauvreté absolue. Les Samaritains étaient les dissidents de l'Eglise. A cette Samaritaine qui ne peut se nourrir tant est grande sa pauvreté, Jésus ose lui demander quelque chose.

    Dans le catéchisme de l'Eglise Catholique, les sacrements sont vus comme la bénédiction de Dieu descendue sur l'homme et que la réponse de l'homme est de bénir Dieu.

    Bénir, étymologiquement, veut dire " dire du bien ". Quand Dieu dit du Bien, Il crée du Bien. La bénédiction de Dieu, qui se manifeste par les sacrements, recrée du Bien. L'homme dit du bien en rendant grâce, cette bénédiction devient efficace quand Dieu la lui rend. " Rendre grâce " = Eucharistie. La sacrement est la rencontre de deux bénédictions : Dieu, qui fait ce qu'Il dit et celle de l'homme qui rend grâce pour ce don.

    La première bénédiction se rencontre dans la Genèse " Soyez féconds et multipliez-vous " lors de la création de la Vie. D'autres se rencontrent au fil de la Genèse, du livre de l'Exode.

    Commentaire des textes 1077 à 1083 du catéchisme de l'Eglise de France.

    1077 : citation de Saint Paul (Ep 1, 3-6). L'homme bénit Dieu qui l'a béni ; Dieu a choisi l'homme pour être " saint et immaculé ". Les sacrements seraient un échange de bénédiction nous resituant dans la bénédiction initiale.

    1078 : deux aspects de la bénédiction. Dieu nous bénit avec le don et la parole par du concret. Tout sacrement est le signe de l'accomplissement de sa parole.

    1079 : tout ce que l'on voit est le signe que Dieu veut pour nous la Vie et le sacrement est la manifestation de cette volonté. Entrer dans un sacrement n'est pas seulement entrer dans une relation personnelle avec Dieu mais aussi entrer dans la perception d'un mode tout entier dans l'amour de Dieu. Lire sa propre vie comme une parole d'amour et à travers elle, découvrir que Dieu nous bénit. Si on apporte ses blessures à Dieu, elles deviennent devant Lui vocation à aimer.

    1080 : Abraham est le premier à bénir Dieu de l'avoir béni.

    1081 : rappel pour chacun et invitation à relire les textes. Chaque célébration est une action de grâce pour l'action de Dieu dans nos vies. Le sacrement est un encontre, la bénédiction sert aussi dans le coeur de l'homme.

    1082 : révélation pas seulement extérieure, du domaine de la connaissance. Dieu se donne lui-même et fait ce qu'Il dit.

    1083 : Lors de la communion, le prêtre prononce une bénédiction pour que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ puis pour que la communauté ne forme qu'un seul corps. La bénédiction n'est pas seulement pour hier et demain mais aussi aujourd'hui. L'eucharistie n'est pas célébrée uniquement pour la communauté présente mais aussi pour que le monde entier, un jour, devienne le corps du Christ. Elle a lieu au nom de tous. Ce n'est pas seulement un face-à-face avec Dieu. Avant l'envoi, une autre bénédiction prend place et nous invite à porter la paix du Christ au monde.

    Les sept sacrements

    Trois sont dits d'initiation : le baptême ; l'eucharistie et la confirmation.

    Puis vient le mariage qui s'appuie sur le baptême et la confirmation. Avec les ordinations (diaconale, sacerdotale et épiscopale), ils forment les sacrements qu'on ne reçoit qu'une seule fois dans la vie. Les autres : sacrement des malades et réconciliation sont réitérables. On ne peut en supprimer, ni comprendre l'un sans inclure tous les autres. On retrouve un geste en commun dans tous les sacrements : l'imposition des mains pour invoquer et évoquer la présence de l'Esprit Saint.


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